« Pour chaque voiture, je répète les mêmes gestes et paroles »

« Pour chaque voiture, je répète les mêmes gestes et paroles »

LE GARDIEN. Chambres avec vue sur l'entrée où toute la journée une barrière se lève et s'abaisse et une guérite dans la laquelle l'imagination est rentrée.

Je suis l’agent de sécurité de l’hôpital Paul Brousse : chaque matin je prends mon poste à 6h30. Les premières voitures défilent, ce sont les infirmières et les aides-soignants qui arrivent toujours en premier, eux les médecins n’entrent dans l’enceinte de l’hôpital qu’à partir de 8h30. Pour chaque voiture, je répète les mêmes gestes et paroles. Je fais ainsi stopper tous les véhicules devant la barrière de sécurité. Je vous dit « la barrière », mais en réalité, il y en a 2, une à droite et une à gauche. Celle de droite est réservée aux soignants qui avec leur bip rentrent rapidement dans les ruelles qui parcourent l’hôpital Paul Brousse.

La barrière de gauche est réservée à ceux qui n’ont pas le Bip ou les visiteurs. Pour eux je leur concocte un traitement particulier. Chaque voiture doit donc s’arrêter devant ma guérite, je demande à chaque personne de mon montrer son passe, puis je demande au conducteur d’ouvrir son coffre afin d’y vérifier le contenu. Lorsque que se présente devant moi une ambulance il me faut faire les mêmes demandes, mais au lieu du coffre qui est comme vous pouvez l’imaginer inexistant, je demande ou même j’ouvre moi-même la porte coulissante qui permet d’accéder à l’arrière du véhicule et de vérifier le contenu. Une fois toutes ces vérifications faites j’appuie chaque fois sur le même bouton qui se situe à l’intérieur de ma cahute afin de lever la barrière et de permettre au véhicule de rentrer. Chaque jour durant mes heures de travail je refais ces faits et gestes avec toujours le sourire et la gentillesse qu’il se doit.

M.