« Certains visages finissent par devenir familiers »

« Certains visages finissent par devenir familiers »

LE GARDIEN. Chambres avec vue sur l'entrée où toute la journée une barrière se lève et s'abaisse et une guérite dans la laquelle l'imagination est rentrée.

Vendredi, 16H25 : voilà plusieurs heures que je vois défiler les silhouettes devant moi, dans un sens ou dans l’autre, entrée, sortie. « Bonjour, au revoir. Puis-je voir votre passe ? Merci monsieur, merci madame ». J’ose parfois lancer un « bonne journée » si le cœur m’en dit. Certains visages finissent par devenir familiers. Ils se répètent au fil des jours, aux mêmes horaires, au même rythme. J’observe parfois un regard, un sourire, un maussade, un préoccupé…

J.