« Pour eux le dimanche est signe de déprime »

« Pour eux le dimanche est signe de déprime »

UN DIMANCHE IDÉAL. Et si le temps s'arrêtait, le temps d'un dimanche. Un dimanche comme les autres ou l’extraordinaire devient ordinaire. 

Comme à l’accoutumée, je suis la première réveillée. Toute la maison dort. Certains, les plus jeunes sont rentrés tard pour ne pas dire tôt, ceux là je ne risque pas de les rencontrer avant 10h, heure à laquelle nous partirons pour Paris en direction de St Julien le Pauvre. En attendant cette heure, j’aime à me retrouver seule dans la cuisine pour le petit déjeuner : j’apprécie ce moment de calme où le soleil commence à poindre au travers des grandes fenêtres de la maison. Aussi je peux admirer le jardin où les fleurs et l’herbe sont encore couvertes de rosée : tout en les regardant, je pense à la journée qui m’attend.

Après quelques heures la maison s’agite les uns descendent à la cuisine, déjà en grande forme, en discutant parfois même ont de sujets philosophiques, tandis que d’autres arrivent la tête « dans le pâté » après une soirée bien agitée entre amis. Pendant que ce petit monde prend avec entrain son petit déjeuner et après avoir fait ma toilette et m’être habillée, j’aime à enfourcher mon vélo en direction du marché. J’y retrouve de nombreux étals et mes marchands avec qui depuis le temps j’ai tissé des liens et avec qui nous avons toujours des discussions amusantes et intéressantes. Souvent j’ai la joie d’y retrouver mes amies avec qui nous avons l’habitude après nos diverses courses de fruits, légumes, fleurs… de prendre un thé ou café au Bureau où le barman nous connaît bien à tel point qu’il pourrait presque se passer de venir prendre notre commande.

Ensuite je dis au revoir à mes amies afin de rentrer en trombe à la maison où tout le monde m’attend pour prendre la voiture direction l’île de la Cité pour la messe à St Julien-le-Pauvre, messe dite en melkite et libanais, avec des rituels traditionnels et des chants dignes d’un concert. L’odeur de l’encens me fait plonger à chaque fois dans un état de grâce qui me fait monter au ciel ! De retour à la maison j’ai la joie, après avoir dressé une belle table à laquelle j’avais réfléchie durant toute la semaine, de servir un repas digne d’une première communion à mon cher mari, enfants et parents sans oublier Véronique ma meilleure amie. Durant ce temps familial, rires, plaisanteries, discussions parfois houleuses égaient notre première partie d’après-midi.

Nous prenons un café avant de nous diriger tous chaussés de baskets, bottes ou bottines en direction du petit lac où nous nous promenons en regardant les cygnes et les canards nager sur l’eau.
Puis petit à petit, le soleil disparaît et l’on sent déjà le soir arriver. Ce dimanche soir que certains aiment à l’idée de repartir au travail le lendemain pendant que d’autres redoutent cet instant. Et oui, pour eux le dimanche est signe de déprime. Pour eux nous essayons de plaisanter encore un peu histoire d’alléger leurs cœurs avant de nous dire au revoir et nous souhaitant plein de bonnes choses pour les jours à venir, vient le temps où nous mettons dans des lunchs box les restes de ce bon repas dominical pour les jeunes qui retournent dans leurs petits appartements et coloc.

M.