De ma fenêtre je vois un escalier sombre, froid et métallique. Cet escalier qui derrière lui laisse entrevoir un jardin un peu défraîchi. Le petit jardin comme on l’appelle ici. Petit jardin où l’on sort pour la première fois, où l’on refait ses premiers pas. Un jardin où déambulent les âmes égarées, la clope au bec et les yeux dans le vague. Un jardin où les pigeons se battent pour quelques morceaux de pain détrempés par la pluie, où des rats traversent aussi quelquefois. Il n’a rien d’un véritable jardin.
Quand la nuit vient à tomber, je vois le soleil se coucher. Il descend, calme et serein puis disparaît derrière les murs de briques. Ah qu’est-ce que j’aimerais l’ouvrir en grand cette fenêtre, m’y pencher pour respirer. Je reste là, debout, le dos bien droit, la poignée dans la main en attendant un autre lendemain.
A.