Je me souviens, c’était le jour de l’anniversaire de mon frère : un jeudi 27 janvier. J’ai pris le bus vers 9h30 avec mon sac à dos et ma valise lourde sur laquelle je me suis à moitié assise pendant le trajet. À l’arrêt suivant celui où je suis montée, le bus s’est rempli et trois hommes debout devant moi se sont mis à parler de leur travail. Je ne comprenais quasiment rien, ils utilisaient du jargon très technique. J’essayais de deviner dans quel domaine ils travaillaient, l’informatique peut-être, car il me semble avoir entendu des mots comme programmation…
Après quelque temps, je m’en suis désintéressée et je me suis mise à surveiller les arrêts. À la sortie du bus, j’essaye de sortir comme je peux avec ma valise et je la pose sur le trottoir. Il n’est pas lisse, elle roule mal, je la tire, pousse, porte et j’avance avec difficultés vers l’hôpital. J’en ai pour 10 minutes de marche. Je ne fais attention à rien d’autre que le prochain mètre que j’ai à faire avec ma valise.
Arrivée à l’hôpital, je montre mon passe sanitaire à l’accueil et je rentre. Il ne me reste que quelques pas à faire avant d’entrer dans le bâtiment où je vais vivre les prochains mois. Je me présente à l’accueil, une infirmière vient me chercher et prend ma valise. Le trajet est presque fini, on prend un ascenseur pour monter au premier étage. J’arrive dans le service. Après un peu d’attente et des papiers administratifs à remplir, on me montre ma chambre et une infirmière met ma valise sur mon lit, l’ouvre et commence à en faire l’inventaire. Une fois l’inventaire fini, je peux enfin vider ma valise et m’installer dans ma chambre. Je la laisse dans un coin tout noir, sous une demi-fenêtre fermée, où je vais l’oublier pendant les prochains mois et je vais me coucher dans mon lit.
C.